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En avant les radicaux de Gauche !

Voici le texte de mon intervention lors du Congrés du PRG le 9 décembre :

Cher(e)s Ami(e)s,

Permettez-moi d’exprimer ce que j’ai au fond du cœur.

Nous voici parvenu au terme de plusieurs semaines de débats parfois tendus entre le pro fusion et l’anti fusion. J’ai écouté et lu les arguments des pros fusion qui rêvent d’un retour à la 3ème République oubliant les raisons qui avaient conduit les radicaux à se séparer en 1972.

Je respecte évidemment les choix des uns et des autres et espère vraiment que quoi qu’il arrive ce matin nous garderons le lien indéfectible de la fraternité. Je ne mets pas en doute les valeurs de gauche de notre présidente, de nos ministres et des tenants de la fusion.

Je m’exprime au nom de celles et ceux qui pensent que cette réunification est une erreur de stratégie politique majeure.

Il y a aujourd'hui chez les radicaux de gauche de nombreux adhérents qui n'acceptent pas la réunification soit pour des raisons de forme soit pour des raisons de fond quelques fois pour le fond et pour la forme, ce qui est d'ailleurs mon cas.

Certains d’entre nous, c’est mon cas, ont des amis chez les radicaux valoisiens, et nous sentons évidemment proches de certaines de leurs idées notamment nos valeurs communes sur la République et sur l’Europe mais au demeurant d’autres les portent sans être de notre sensibilité et nous n’en n’avons pas l’exclusivité.

Je suis favorable aux discussions qui s'engagent, favorable aux initiatives communes, favorable à ce que nous puissions nous retrouver au sein de mêmes groupes parlementaires à l'Assemblée nationale et au Sénat, voir même favorable à des accords électoraux ici ou là, mais je considère pourtant qu’aller au-delà est politiquement mortifère, car il me semble que les pros fusion se trompent sur l’analyse.

 

La séquence politique que nous vivons est la conséquence d’un concours de circonstances. Notre Président de la République, Emmanuel Macron, n'a pas que du talent, il a aussi eu beaucoup de chance. Si les affaires n’avaient pas rattrapé le candidat Fillon, si le parti socialiste avait eu un autre candidat, si le FN et les Insoumis avaient été moins haut dans les sondages, ou si, encore, Alain Juppé avait été le candidat de la droite, il est fort à parier que les choses auraient été bien différentes et les élections législatives qui s'en seraient suivies, n’auraient pas produit les mêmes résultats.

Alors, dire que tout a changé, dire que les français ont voulu dépasser le clivage droite gauche, dire que la droite et la gauche n'existent plus, dire qu'il ne reste que les populistes et les progressistes ne repose finalement sur pas grand-chose.

Certes les Français voulaient du changement, certes les Français ont indiqué qu’ils voulaient que les hommes politiques quelles que soient leurs sensibilités puissent travailler ensemble mais personne ne peut affirmer qu’ils ont voulu signifier que la droite et la gauche étaient des notions dépassées.

 

Si les radicaux se sont séparés il y a 45 ans ce n'était pas par tactique politique mais bel et bien parce qu'ils savaient que la gauche et la droite ce n'était pas pareil et qu’ils avaient constaté que les écarts idéologiques étaient trop importants au sein de la famille radicale de l’époque.

Les choses ont t’elles changé ? NON !

Alors, pourquoi accepter un retour en arrière.

Très rapidement, et cela a déjà commencé, le clivage droite gauche réapparaîtra et très rapidement le parti unique va se déliter. Très rapidement ensuite les partis de gauche progressistes se parleront pour recomposer. Dès lors si les radicaux de gauche ne sont plus à gauche, croyez-vous que des discussions s'engageront avec un centre sans visibilité.

Au mois de juin, j’ai fait un choix en refusant l’investiture d’En Marche, et, même si cela m’a fait perdre mon mandat de député, je ne le regrette pas. Si j’ai décliné cette proposition c’est pour rester fidèle à mes convictions de gauche et pour conserver ma liberté.

Ce n’est pas pour aujourd’hui devenir le supplétif de la majorité et d’en soutenir toutes les politiques.

 

Quand Laurent Hénart, président du parti radical valoisien déclare que les mesures sur l'Education Nationale vont dans le bon sens, nous ne sommes pas d’accord, quand il se félicite des ordonnances sur le travail, nous ne sommes pas d’accord.

 

La réduction des contrats aidés, la baisse de l'APL, la hausse de la CSG pour les retraités, la hausse du forfait hospitalier, le gel des pensions de retraite, la suppression du tiers payant généralisé, la suppression de l’ISF, le budget 2018 qui offre 4 milliards aux plus riches de nos concitoyens, ne vont pas dans le bon sens et sont clairement le fruit de politiques droitières.

Qui peut croire que l’on pourra faire coexister dans la durée une aile droite et une aile gauche aussi différentes au sein d’un parti. Qui peut croire Laurent Hénart quand dans la vidéo diffusée auprès des militants, il affirme que désormais il n’y a plus de différence entre nous, lui, qui il y a encore quelques mois, soutenait François Fillon et son programme.

Nous fêtons aujourd’hui même le 112ème anniversaire de la loi du 9 décembre 1905, avons-nous vraiment les mêmes conceptions de la laïcité ? Je ne le pense pas.

Ne perdons pas notre âme dans des tambouilles politiciennes, restons ce que nous sommes : des radicaux de gauche, et, votons contre cette fusion suicidaire.

Faire disparaitre un parti n’est pas un acte anodin. C’est pourquoi, je m’oppose à la procédure employée. Il aurait fallu se donner le temps de la discussion.

Ne fallait-il pas d’abord tenir un congrès des radicaux de gauche dès le mois de septembre pour interroger l’ensemble des militants plutôt que de les mettre devant le fait accompli en organisant un congrès commun avec nos cousins valoisiens ?

Au demeurant, pour ma part, si cette réunification devait être menée à terme, si par malheur nous devions aller au bout de cette démarche, ma décision est prise, je ne serai pas membre de cette nouvelle formation politique.

Parce que pour moi la lettre G de PRG signifie encore quelque chose.

 

Ssa congres

 

Les Radicaux de Gauche